Condamnation de la France par le Conseil de l’EU, ou en sommes-nous ? :

Un an après avoir été jugé par le Conseil de l’Europe pour sa politique en matière de handicap, le gouvernement n’a pas répondu avec la célérité requise. Plusieurs organisations critiquent son manque de réactivité, alors que la situation continue de se détériorer.

Un an plus tard, rien n’a changé.

Le 17 avril 2023, la France a été condamné par le comité des droits sociaux du Conseil de l’Europe pour sa politique en matière de handicap. 365 jours plus tard, l’Unapei, APF France handicap, l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) et la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (Fnath) expriment leur indignation dans un communiqué conjoint sur le peu de progrès réalisés. Selon les présidents de ces associations, “il y a un an, nous espérions que nos actions auprès du Conseil de l’Europe alertent les plus hautes instances de l’État. Pourtant, malgré l’urgence de la situation, nos avertissements sont restés sans réponse !” En plus de l’absence de changement depuis un an, une aggravation de la situation est même constatée. Les parties prenantes soulignent en particulier les difficultés en matière d’accompagnement, tandis que “des milliers de personnes en situation de handicap sont toujours laissées pour compte”. Près d’un an après la conférence nationale du handicap du 26 avril 2023, les mesures annoncées ne convainquent pas. Selon les organisations, les 50 000 nouvelles solutions promises lors de cet événement “sont plus qu’insuffisantes”.

Les associations déplorent notamment l’absence d’un observatoire visant à “assurer aux personnes en situation de handicap une réponse adaptée à leurs besoins et à leurs attentes”. Parallèlement, les représentants soulignent que moins de la moitié des Français se montrent intéressés par des carrières dans le domaine médico-social, ce qui entrave la capacité collective à répondre à ces besoins. Les organisations s’inquiètent également de l’accès aux soins pour les personnes en situation de handicap. Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam, résume ainsi la situation : “En France, les difficultés d’accès aux soins, aux professionnels médicaux et paramédicaux se multiplient, et les personnes en situation de handicap en pâtissent particulièrement.” Enfin, les signataires évoquent la situation des aidants, qui “compensent toujours les lacunes de l’État”. Ainsi, “l’Unapei, APF France handicap, l’Unafam et la Fnath sonnent une fois de plus l’alarme : les associations appellent ensemble à ce que les demandes formulées lors de la conférence nationale du handicap se traduisent par des actions concrètes et des investissements budgétaires à la hauteur des besoins et des attentes”.

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