Recommandations de la Haute Autorité de Santé à propos de l’accompagnement des personnes présentant un trouble du développement intellectuel

Le 5 juillet 2022 la Haute Autorité de Santé a publié des recommadations de bonnes pratiques sur l’accompagnement de la personne présentant un trouble du développement intellectuel. Ces recommandations sont à destination des professionnels des établissements et services du médico-social accueillant un public ayant un trouble du développement intellectuel, des aidants qui accompagnent des personnes présentant un TDI dans leur quotidien. Ces recommandations sont des outils pour :

  • Accompagner les personnes présentant un TDI sur le développement et la promotion de leur autodétermination et de leur participation.
  • Adapter l’accompagnement à la singularité des personnes présentant un TDI, leurs besoins, choix et attentes
  • Adapter les apprentissages et individualiser les soutiens des personnes présentant un TDI (objectifs, supports) aux différents objectifs visés et aux différents milieux dans lesquels elles évoluent.

La Haute Autorité de Santé (HAS) rappelle qu’il est important de prendre en compte les intérêts et préférences de la personne, l’estime qu’elle a d’elle-même, son rythme, son attention et sa fatigabilité, son environnement ainsi que son installation.

Lors de l’évaluation fonctionnelle, il faut expliquer chaque étape à la PSH et vérifier qu’elle en comprend le sens, recueillir ses souhaits, attentes ainsi que ceux de sa famille, adapter le rythme de son évaluation à la personne et à la situation et lui rappeler qu’elle peut faire des pauses dans son évaluation. Pour finir, il faut adapter son discours à la compréhension de la personne. Ces évaluations doivent être menées après avoir fixés des objectifs clairs, atteignables et quantifiables pour la personne évaluée.

La HAS distingue ensuite 6 thématiques de recommandations :

  • Autodétermination, participation et citoyenneté
  • Communication et habiletés sociales
  • Cognition et apprentissage
  • Littératie et numératie
  • Sensorialité et motricité
  • Accompagnement des professionnels et des familles

Au sein de ces thématiques différentes recommandations sont effectuées, en voici quelques exemples :

L’autodétermination c’est lorsqu’une personne est actrice de sa vie, c’est le fait pour chaque personne décider de sa vie sans influence et selon ses capacités. Ainsi, lors de l’accompagnement à l’autodétermination, il faut tenir compte :

  • Des caractéristiques individuelles de la personne et de ses caractéristiques environnementales
  • Des évaluations réalisées en amont et en cours

C’est important de co-construire le projet personnalisé avec la personne puis de l’évaluer et de l’ajuster régulièrement.

Pour permettre à la personne de s’autodéterminer il est important de :

  • Favoriser sa reconnaissance, la valoriser sur son potentiel, développer son estime de soi et sa confiance en soi
  • Lui proposer des mises en situation et des essais au quotidien pour qu’elle puisse se faire sa propre expérience
  • Veiller à l’équilibre entre une surprotection et un besoin de sécurité
  • Lui proposer un environnement stimulant et des activités accessibles
  • Lui proposer un accompagnement à la gestion de son temps et de ses déplacements
  • Lui permettre d’animer des réunions concernant son projet personnalisé
  • Continuer l’accompagnement déjà mis en place lorsque la personne devient retraitée

De plus, il est important d’accompagner la personne dans l’exercice de sa citoyenneté tout en veillant à lui expliquer tous les tenants et aboutissants de ce que cela signifie. Il faut également accompagner l’inclusion sociale à travers les échanges avec les pairs, la sensibilisation aux multimédias et aux réseaux sociaux.

Sur le plan de la communication, les professionnels doivent connaître le profil de la personne présentant un TDI ainsi que ses caractéristiques fonctionnelles. Cela va leur permettre d’identifier les méthodes et outils de communication adapté à cette personne. Il sera ensuite possible de soutenir l’apprentissage de nouveaux outils et méthodes de communication à l’aide d’explications adaptées à la personne et à travers des mises en situation concrètes des outils afin d’atteindre un objectif préétabli.

La HAS précise qu’il est intéressant de développer un accompagnement des professionnels et des familles sur le pan de la communication. Cet accompagnement passerait par une sensibilisation et une formation au repérage des modes de communication, aux outils de communications etc, un soutient dans le développement d’une méthode de communication ou d’outils de communication. A travers cet accompagnement, pourraient être mises en place des modalités d’échange d’informations entre les familles et les professionnels sur les modes de communication utilisés.

A propos de l’apprentissage il est nécessaire d’évaluer les capacités de la personne, par exemple, les compétences en langage, de raisonnement, de conceptualisation. La HAS indique également qu’il est important d’évaluer les capacités de la personne à identifier puis gérer ses émotions. Une fois ces différentes capacités évaluées, il est opportun de proposer des activités ou apprentissages adaptés aux besoins observés tout en tenant compte de la fatigabilité et des difficultés de la personne.

Concernant la sensorialité et la motricité, la HAS recommande de mettre en œuvre des évaluations prenant en compte les bilans médicaux de la personne évaluée et une observation des différents professionnels accompagnants la personne et sa famille. Il est indiqué qu’il faut effectuer une évaluation des capacités motrice de la personne dont sa motricité globale, sa coordination et sa motricité fine. A coté de ces évaluations il est nécessaire d’accompagner la personne dans le développement de ses compétences visuomotrices.

Pour finir, la HAS évoque l’accompagnement des professionnels et des familles. Elle recommande la mise en place d’une organisation au sein de la structure afin d’impliquer les familles au sein d’un axe spécifique dans le projet de la structure. Les familles qui le souhaitent devraient pouvoir être intégrée à la vie de la structure à travers les instances, des activités ou des temps partagés. LA HAS recommande que les structures mettent en place une prévention face aux risques psycho-sociaux à travers des réflexions sur la qualité de vie au travail ou encore l’évolution des pratiques. Il est également possible de réfléchir à propos des pratiques professionnelles à travers des moments d’analyses des pratiques. Les structures peuvent également soutenir, encourager et valoriser des initiatives proposées par les professionnels.

Pour plus d’informations sur ces recommandations effectuées par la HAS :

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